Dans cet article qui ouvre le volume 16/4 de la revue Religions, Georgiana Huian, professeur de théologie ascétique à l’institut Saint-Serge, s’appuyant sur des sources patristiques et des auteurs orthodoxes modernes, explore les paradoxes du cœur en tant que lieu le plus profond et le plus caché de l’être humain. Le cœur peut être à la fois le point le plus élevé et le plus profond d’une rencontre avec Dieu, ainsi que le lieu le plus élevé et le plus profond du moi secret. L’article décrit la difficulté de rechercher la place du cœur dans le contexte des philosophies de l’intériorité, de la subjectivité et du soi, et examine les métaphores spatiales impliquant la centralité du cœur. Il examine également la dynamique de la purification, qui place le cœur à la croisée des chemins entre la purification du corps et l’atteinte de la transparence de l’intellect par l’illumination divine. Le cœur se révèle comme la coïncidence de l’apathie (apatheia) et de la charité la plus pure et la plus intense (agape), ce qui signifie retrouver la pureté du désir (orienté vers Dieu). En tant qu’espace à la fois de caché et de révélation, le cœur invite à une anthropologie apophatique.

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