Message de Noël du Doyen de l’Institut Saint-Serge
Chers étudiants, chers amis de l’Institut Saint-Serge,
Il y a un temps pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel, dit l’Ecclésiaste (3,1). Voici donc le moment de se recueillir, de méditer dans nos cœurs et partager en Église le mystère ineffable que la fête de Noël nous donne d’actualiser : la venue parmi nous du Créateur, de Celui qui a voulu se manifester comme petit enfant dans l’humilité d’une crèche.
« Un miracle grand et glorieux s’accomplit aujourd’hui : la Vierge enfante sans perdre son intégrité, le Verbe s’incarne sans se séparer du Père. Les anges et les bergers Le glorifient, et nous clamons avec eux : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre ! »
Celui qui a accepté d’être déposé comme nouveau-né dans une mangeoire de bestiaux, puis d’être plongé dans les eaux du Jourdain, vient assumer la précarité de la création et le péché du monde pour recréer toutes choses invisiblement. C’est le moment d’exulter avec les bergers : « Ce qu’Il était, Il le demeure – Il est le Dieu véritable – ; et ce qu’Il n’était pas, Il l’a assumé, devenant homme par amour des hommes ; c’est à Lui que nous clamons : ô Dieu, né de la Vierge, aie pitié de nous ! »
La naissance du Christ a fait resplendir dans le monde la Lumière de la connaissance intérieure. Le Christ vient nous apporter la vie éternelle, qui est partage de sa gloire trinitaire, une gloire qui nous est offerte du Père, par le Fils, dans le Saint-Esprit.
En songeant aux rois mages qui, guidés par l’étoile, sont venus à Bethléem apporter leurs présents au Christ, nous pouvons nous appliquer à faire nôtre ce stichère des laudes de la fête : « Nous T’offrons, nous aussi, plus qu’un don en argent : la richesse d’une théologie orthodoxe. » Favoriser l’effort d’appropriation commune, dans l’Esprit Saint, de la foi en Christ reçue de la Tradition des Apôtres et des Pères, mais aussi la diffusion, contextualisée par chacun de nous, de la théologie qui en résulte, c’est la vocation même d’une École telle que la nôtre. Cette conviction a traversé le colloque extraordinaire du centenaire de notre institut que nous venons de vivre du 27 au 29 novembre.
L’institut Saint-Serge n’a pas été fondé par hasard à Paris, au cœur de la modernité occidentale. Nous savons qu’il est appelé à poursuivre, avec conviction, humilité et espérance, sa mission : venir et faire venir à la Lumière ; « faire la vérité » (Jn 3,21) en valorisant la paix reçue d’En-haut et la fraternité, ouvert aux nouveaux défis qui se posent à l’humanité. Il ne s’agit pas de juger, mais d’être des témoins fidèles de l’Évangile, « toujours prêts à répondre, avec douceur et respect, à ceux qui [nous] demandent raison de l’espérance qui est en [nous] » (1 Pi 3,15).
Avec tous mes collègues, je vous présente nos vœux chaleureux de paix, bonne santé et joie dans le Seigneur.
Michel Stavrou,
Doyen
