Colloque œcuménique sur le concile de Nicée (325) à Kalamata (29-30 septembre 2023)

Du 20 au 22 septembre 2023, le Doyen de l’ITO M. Michel Stavrou a participé à Kalamata (Grèce) à un colloque théologique, scientifique et œcuménique intitulé « Nicée (325) », organisé par la Faculté de théologie jésuite Saint-Georges (Francfort) et la métropole orthodoxe de Messénie (Kalamata, Grèce) avec l’aide de la Fondation Pelthéo (Porrentruy, Suisse). Consacré à l’histoire du 1er Concile œcuménique de Nicée (325) et à ses enjeux théologiques, ce symposium rassemblait 27 théologiens – 15 catholiques et 12 orthodoxes – issus de 13 pays européens (Allemagne, Bulgarie, France, Grèce, Italie, Norvège, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Russie, Suisse, Tchéquie, Ukraine). Ce colloque était structuré en trois sessions : 1) La préparation et le déroulement du concile de Nicée ; 2) La théologie de ce concile ; 3) La difficile réception du concile de Nicée.

 

Dans son intervention, dédiée à la mémoire du regretté professeur Nicolas Mikhaïlovitch Ossorguine (1924-2014) et intitulée « La fixation de la date de Pâques selon la formule dite de Nicée et sa portée théologique », M. Stavrou a rappelé la volonté des Pères conciliaires de fixer une date commune pour la célébration annuelle de la fête de Pâques. Il a montré que le choix, pour déterminer ce jour pascal, de la formule dite de Nicée – le 1er dimanche suivant la 1re pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps – répondait à des raisons d’abord théologiques et non simplement commémoratives. La réunion des trois dates de la formule n’est pas fortuite : il s’agit de manifester liturgiquement avec la Terre, le soleil et la lune la lumière du Royaume du Soleil de justice et d’exprimer symboliquement le fait que la résurrection du Christ est la « rénovation et récapitulation de la création ». La perte de conscience de la dimension cosmique de la théologie chrétienne explique l’indifférence largement répandue dans notre Église sur le fait qu’aujourd’hui notre date de Pâques ne respecte plus d’ordinaire la prescription de Nicée, et reprend aveuglément des tables issues de computs médiévaux périmés et sans lien désormais avec la réalité astronomique. Les Actes de ce colloque scientifique devraient être publiés en 2025, année de célébration du 13e centenaire du Concile de Nicée.

Le samedi 23 septembre une partie des intervenants du colloque ont pu visiter l’ancienne cité voisine de Messène, l’un des sites antiques les mieux préservés de Grèce. Ils ont admiré notamment l’Ekklesiastèrion, « salle de l’Assemblée », édifice civil qui, avec ses gradins pour les débats publics, évoque un théâtre. Près de là, au sommet du mont Ithômè, a été construit au viiie siècle le monastère byzantin de Voulkano, abandonné au xviie siècle après la construction d’un nouveau monastère en contrebas.