Université de rentrée 2025-2026 : La mission de l’Église dans le monde postmoderne
Les 18 et 19 septembre 2025, l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge a inauguré l’année académique par deux journées d’étude consacrées au thème « La mission de l’Église dans le monde postmoderne », organisées en présentiel et en ligne.
Cette Université de rentrée a rassemblé environ 20 participants sur place et 40 en distanciel : enseignants, étudiants, chercheurs et représentants d’autres traditions chrétiennes autour des défis contemporains du témoignage chrétien.
La première journée (jeudi 18 septembre) a permis de retracer les grandes lignes de la tradition missionnaire orthodoxe. Les expériences historiques (Kiev, Tokyo,
Shanghai) (Oleg Kobtzeff) ont été abordées, ainsi que des figures majeures de missionnaires comme saint Nicolas Velimirović (Vladimir Cvetkovic) ou l’archevêque Anastase d’Albanie (André Trofimoff). Ces derniers ont profondément marqué la mission aux XXᵉ et XXIᵉ siècles, tant par leur vision théologique que pastorale. L’accent a été mis sur la dimension eucharistique de la mission, la transfiguration du monde matériel, la perspective trinitaire et la « liturgie après la liturgie », qui occupe une place centrale dans l’engagement chrétien au sein de la société. Les débats de l’après-midi ont débuté par une table ronde sur les enjeux missionnaires au XXI^e siècle, avec la participation d’Emmanuel Gougaud, Jacques Nussbaumer et Hildo Boss. Ces échanges ont été suivis de présentations spécifiques sur la mission de l’Église dans un monde pluraliste, incluant des contributions sur le dialogue (Jean Gueit), la transmission (Benjamin Simon), la vie liturgique (Olivier Praud) et le témoignage sur les réseaux sociaux (Paul-Adrien d’Hardemare).
Une attention particulière a été portée sur l’impact du numérique sur la vie ecclésiale (Jacques-Benoît Rauscher), notamment en ce qui concerne la transformation du rapport au territoire, l’individualisation des pratiques, la redéfinition de l’autorité et la baisse générale de l’affiliation religieuse. Les intervenants ont mis en exergue la nécessité d’offrir, face à la rapidité des changements technologiques, le temps long de la Tradition, qui est à même de renouveler les modes de présence chrétienne. Dans le cadre du synode sur la synodalité de l’Église catholique romaine, des contributions notables ont été apportées concernant la dimension synodale et missionnaire de l’Église. En effet, Nathalie Becquart a mis en lumière l’importance de cette dimension, tandis qu’Octavian Mihoc a analysé le partage des lieux sacrés, une pratique particulièrement observée en Occident. Ces réflexions ouvrent de nouvelles perspectives pour la réflexion théologique, en particulier concernant la mission commune avec d’autres traditions chrétiennes. La journée s’est conclue par deux interventions qui ont abordé la transmission de la foi à la lumière des exemples des Évangiles et du dialogue avec le judaïsme.
La dernière matinée (vendredi 19 septembre) a permis de restituer les thématiques abordées lors de la première journée et s’est achevée par une table ronde sur les perspectives d’une mission commune (Marc-Antoine Costa de Beauregard, Dragan Kovacevic, Claire Sixt-Gateuille et Marie-Hélène Robert). Le colloque a été clôturé par des conclusions et des ouvertures théologiques et pastorales (Nicolas Cochand, Katherine Shirk Lucas, Alain Monnier, Augustin Yamba et Julija Naett Vidovic). Les contributions ont convergé vers une vision commune : la mission ne se réduit pas à des stratégies, mais elle s’enracine dans une vie ecclésiale authentique, ouverte au monde et nourrie par l’Eucharistie.
